Pour faire face à la demande croissante en eau potable dans la
région de Laâyoune-Boujdour-Sakia-El Hamra et pallier à la faible
productivité de la nappe phréatique souterraine, l'Office national de
l'eau potable – ONEP, recourt aux techniques de dessalement de l'eau de
mer afin de satisfaire les besoins actuels et futurs en cette matière
vitale. La première expérience de l'ONEP en matière de dessalement de
l'eau dans la région remonte en effet à l'année 1977, lorsque l'office a
réalisé une unité de dessalement avec une capacité de production
atteignant 250 m3 par jour en vue d'approvisionner la ville de Boujdour
en eau potable. Cette première expérience a été suivie par la
réalisation d'une série de stations de dessalement, avec des opérations
d'extension afin d'augmenter la productivité et d'accompagner la demande
croissante en cette source vitale en raison du développement
démographique et urbanistique de la région. Pour l'approvisionnement de
la ville de Laayoune, l'ONEP a ainsi réalisé en 1995 une station de
dessalement de l'eau de mer avec une capacité de près de 13 000 m3 par
jour, une productivité qui s'est renforcée pour se situer actuellement
aux environs de 26 000 m3 après la réalisation d'une nouvelle station en
2010.
La ville d'El Mersa, le centre de Foum El Oued et le village de pêcheurs
Tarouma dans la province de Laâyoune sont également approvisionnés au
moyen de cette technique de dessalement à partir des installations de
dessalement à Laâyoune. S'agissant de la ville de Boujdour, elle est
alimentée actuellement à partir de la station de dessalement réalisée en
2005 avec une capacité de productivité atteignant 2 600 m3 par jour. Au
village de pêcheurs Agti Lghazi dans la province de Boujdour,
l'approvisionnement en eau potable est assuré à partir d'une station de
dessalement dotée d'une capacité de près de 90 m3 par jour.
Dans cette même perspective, l'ONEP a programmé pour la période
2005-2012 six projets concernant la réalisation et la réhabilitation de
stations de dessalement dans les villes de Laâyoune, Tarfaya et Boujdour
pour un coût global estimé à 820 millions de dirhamms (72,69 millions
d’euros). Le directeur régional de l'ONEP, Abdessalam Joulid, met en
avant l'efficacité de la technique d'osmose inverse suivie dans le
dessalement de l'eau de mer, soulignant les avantages de ce procédé
technique tant en terme de consommation d'électricité que de la
production de l'eau, contrairement à la méthode dite de distillation qui
requiert davantage d'énergie. La teneur en sels de l'eau produite par
la technique de l’osmose invese ne dépasse pas un gramme par litre.
S'agissant de l'impact sur l'environnement, l'ONEP estime que les
stations de dessalement réalisées ne génèrent pas d'effets négatifs
polluants pour l'air ou d'émanations directes d'oxydes de charbon.
Maghreb Arabe Presse (Rabat) – AllAfrica 03-10-2011